30/09/2010 : 5eme jour





Nous nous levons tôt, dehors tout est gelé et la ger est couverte d'une couche de givre. Il faut plusieurs heures pour que l'air se réchauffe. Heureusement que l'essentiel des précipitations tombe en été et que l'automne, aussi court soit-il, est une période venteuse mais ensoleillée. Le froid ne va pas tarder à arriver et la neige à tout recouvrir.
Pour se protéger du froid, les nomades portent un long manteau, le "deel" par dessus leur vêtements, qui se croise sur le devant et s'attache sur le coté droit. Ils le fixent à la taille grâce à une très longue bande de tissus dont ils s'entourent. Ils peuvent aussi enfiler une veste courte sur leur manteau. Aux pieds, ils portent des bottes en cuir montantes

Ce matin, nous avons encore des "buuz" au petit déjeuner mais nous parvenons à éviter ceux à la viande, il y en a des natures car la femme n'avait pas assez de farce !
Au moment du départ, Bont nous annonce qu'il n'y a que 10km à marcher alors nous ralentissons l'allure. Nous arrivons à une longue et belle rivière en partie asséchée en cette saison mais qui doit etre impressionnante au printemps lors de la fonte des neiges. Nous la longeons et la surplombons par moments jusqu'à ce que nous débouchions sur une plaine criblée de roches volcaniques.



Nous apercevons le volcan et son cratère au loin.



Au bout d'une heure de marche à peine, nous arrivons à une ger et Bont nous dit que c'est là que nous nous arrêtons. Il n'est que midi ! Nous lui faisons signe que nous voulons continuer à nous promener mais il refuse, s'installe dans la ger et commence à manger des abats. C'est le clash, nous nous énervons, il finit par se lever et sortir. Nous voulons continuer jusqu'à la famille suivante mais il nous fait comprendre que c'est trop loin et qu'il va pleuvoir.
Soudain, nous nous apercevons que la femme a un téléphone portable. Nous parvenons à joindre Xavier qui règle la situation : nous reprenons la route.

La vallée s'élargit en une immense plaine dont nous distinguons à peine le bout. Nous entreprenons de la traverser ce qui nous prendra plusieurs heures. C'est le genre de paysage où l'on marche sans avoir l'impression de progresser jusqu'à ce que finalement l'on soit au bout. Jusque là, le ciel était nuageux mais de larges bandes de ciel bleu nous rassuraient. A présent, les nuages se font plus menaçants.



Nous retrouvons la rivière de ce matin, c'est l'Orkhon qui coule jusqu'à Kharkorin.



C'est agréable de suivre le clapotis de l'eau, cela change du bruit du vent dans les herbes. Nous débouchons à nouveau sur une vallée bordée de collines et de falaises et dont le lit de la rivière occupe tout le centre. Cette partie de la Mongolie est une succession interminable de vallées, collines, rivières et montagnes. La région est abondamment alimentée en cours d'eau, ce qui permet aux nomades de ne se déplacer que 2 fois par an. Dans des régions plus sèches comme Gobi, les nomades se déplacent plus souvent et sur de plus longues distances.

La ger de la famille chez qui nous dormons ce soir est en vue mais elle est de l'autre coté de la rivière. Il y a plusieurs bras à franchir assez profonds par endroits. Bont prend les rennes du cheval de Vi et la fait traverser jusqu'à l'autre rive où il la dépose pour repartir en sens inverse. Ju n'a pas vraiment d'autre choix que d'enfourcher un cheval et faire la traversée sur son dos, un peu crispé !

A notre droite, le ciel est complètement noir et il pleut au loin alors qu'à notre gauche, le soleil couchant perce de gros nuages blancs. Lorsque nous arrivons, le mari est en train de fabriquer une ger et nous explique comment faire. Sa femme coud des bottes en feutre, c'est elle qui a réalisé toutes les tentures en feutre qui ornent les parois de la ger.







 
 

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