Les Mongols ne sont pas pressés. Nous nous levons, prenons le thé et attendons. Les femmes arrivent et commencent à préparer les raviolis. Elles coupent des morceaux de pâte, les aplatissent avec les doigts et les fourrent de viande de mouton. Elles les font ensuite cuire à la vapeur sur le poêle.
La pression redescend: ce ne sont pas les mêmes que la veille. Ils sont bons mais gras ! Ce sont des buzz (bouz).
Nous partons vers 11H. Aujourd'hui, nous coupons les vallées en passant par les collines. Il fait beau et chaud mais les flaques d'eau sont encore gelées. Les collines sont couvertes de bouleaux et de sapins mais l'on voit clairement les effets de la déforestation.
Dans les vallées, l'herbe est sèche. Par endroits, elle a été fauchée par les nomades pour faire des provisions de fourrage pour l'hiver, lorsque les bêtes sont à l'abri dans les étables.
Nous passons sur des camps d'été que des nomades ont quittés. Certains camps sont très sales, il y a des déchets partout emportés par le vent.
Nous arrivons chez notre 2ème famille bien avant la nuit. Ils sont beaucoup plus "high tech" : ils ont une moto, un 4x4, un tracteur et une télé en noir et blanc! Les précédents n'avaient qu'une moto. Chaque ger nomade est équipée d'un petit panneau solaire et parfois d'une éolienne.
Elles sont joliment décorées. La porte et les éléments en bois sont peints et décorés de motifs oranges et bleus.
A l'intérieur, le poêle est au centre et il est entouré de deux poteaux qui supportent le "toono" (cercle en bois qui soutient le toit).
Il y a quelques meubles en bois et 2 ou 3 lits. Un des meubles possède des photos de la famille et un autre un autel bouddhiste.
La nourriture est rangée sous les lits et des morceaux de viande accrochés aux parois. Il flotte toujours une odeur de feu de bois, de lait et de mouton.
Notre famille est composée des parents, d'une fillette et d'un bébé.
A notre arrivée, la femme présente à Bont un saladier d'abats de mouton, mais il reçoivent souvent des touristes et doivent connaître nos sensibilités alimentaires car elle nous propose des biscuits ! Ju goûte quand même un petit morceau de foie mais il est très fort.
C'est vraiment une expérience enrichissante pour nous qui sommes habitués à un confort dont nous ne nous rendons pas compte.
Ici, il n'y a pas de régime alimentaire diversifié, les ingrédients de base se résument au mouton, lait de jument et de chèvre, riz et nouilles. Et les sucreries dont ils raffolent sont occasionnelles.
La lessive se fait à la main alors qu'il fait parfois -30° dehors en hiver.
Dans la ger, rien n'indique vraiment la présence d'un bébé: pas de petit lit, de table à langer, de jouets partout. Il a l'air pourtant heureux et bien portant. Il s'amuse et se roule sur le lit qui lui sert de parc, attaché à une écharpe pour ne pas qu'il tombe.
On nous fait participer aux activités: nous nous occupons du bébé, Ju fait du feu et je brasse le lait de jument pour en faire un boisson légèrement alcoolisée appelée airag.
Ce soir, c'est soupe au mouton et nouilles.
Nous dormons dans une ger séparément avec Bont. Au pieds de notre lit se trouve le saladier d'abats.
Cela doit être intéressant de venir l'hiver pour voir comment ils surmontent la neige et le froid.
Il n'est vraiment pas certain que nous arriverions à nous adapter facilement à ce mode de vie et cet environnement.
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